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Sur la plage
premier viol |
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C'est un lundi
matin d'automne, juste avant le cours d'éducation physique.
Toute la classe attend la sonnerie qui annonce le début des
cours. Je fume une cigarette en attendant mes copines. Un garçon
de ma classe s'avance vers moi :
Bonjour, ça va ?
Oui et toi ?
Tu sais, je voulais m'excuser pour ce qui s'est passsé
samedi soir.
...mais de quoi tu parles ???
Ben, tu sais, après l'anniversaire de M... sur la plage...
Franchement, je suis désolé : je ne savais pas
ce que je faisais...
Et d'un coup, mais oui, bien sûr, ça me revient en mémoire... |
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Septembre
1989 : rentrée scolaire
Je viens tout juste d'avoir
17 ans, et je passe en première scientifique. Je voulais
continuer en lettres, mais on a choisi pour moi. Nouvelle classe,
nouvelles têtes : je ne connais presque personne. Si, ce
garçon qui me tournait autour à la fin de l'année
dernière. Ca ne me plaisait pas trop : il insistait lourdement.
Son surnom, c'est "pot de colle".
Les premières heures se passent avec notre professeur principal,
le meilleur prof de math du lycée. A la table juste devant
moi, il y a un garçon qui capte toute mon attention. Trop
beau. J'ai carrément le coup de foudre pour ce beau brun. Avec
le cur qui palpite, les jambes en coton dès que je croise
ses yeux qui pétillent comme des bulles dans une coupe de champagne. |
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Octobre :
tout premier flirt
Je me suis laissé
séduire par un grand blond, passionné de Pink Floyd.
Depuis quinze jours, je sors avec lui. C'est mon tout premier
flirt. Ca me fait tout drôle. Il est de plus en plus amoureux
de moi, mais je reste insensible à ses déclarations
enflammées. Je le quitte maladroitement.
Le pot de colle vole aussitôt à mon seccours. M'invite
à une balade sur la plage. Longue discussion qui me fait tourner
la tête. Il m'embrasse. Je n'aime pas trop ça. Dans mon
journal intime je marque : "Je me laisse manipuler mentalement
par le pot de colle qui en profite pour sortir avec moi."
Il a aussi une attitude impressionnante, et qui incite au respect :
présentation de sa carte de visite, invitation au restaurant...
ce qui est peu courant de la part d'un lycéen. Il m'emmnène
en boîte de nuit, au casino, à une heure où il
n'y a encore personne. C'est la première fois que je mets les
pieds dans ces lieux-là. Il se moque de mes parents qui ne
me laissent pas sortir après minuit, et surtout de mon manque
de désobéissance.
Dans les couloirs du lycée, je vois soudain mon ancien copain
sauter sur le pot de colle et le rouer de coups. Les nez pissent le
sang. Je ne comprends pas : il n'y a aucune raison d'être
jaloux puisque je ne suis ni avec l'un ni avec l'autre ! Il ne
me vient pas à l'esprit que le pot de colle s'est peut-être
vanté de m'avoir conquise, alors qu'il m'a seulement volé
un baiser. Je les prends pour des gamins inintéressants. |
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Samedi 21 octobre :
sur la plage
Je suis invitée
à l'anniversaire d'une fille de ma classe que je commence à
apprécier. C'est
en boîte de nuit. Je m'amuse, je danse, je bois quelques verres.
Je suis heureuse de voir que le beau brun est là, mais je n'ose
pas aller lui parler.
Vers 3 heures du matin, tout le monde s'en va. Le beau brun a
disparu depuis longtemps, et je suis toute triste. Un peu saoule aussi.
Le grand blond ne veut pas me quitter. Il a le cur brisé.
Il m'embrasse avant de s'en aller. Je suis furieuse. Je reste avec
un petit groupe de personnes. Le pot de colle est là, lui aussi.
Et me colle. Forcèment. Je ne sais pas s'il m'a fait boire,
ou si j'ai moi-même abusé de boisson par tristesse...
Je ne sais plus où je suis. Dehors. Il fait froid. Je suis
saoule. Je suis allongée sur les genoux de deux garçons.
Ils passent leurs mains sous mes vêtements. Ils se partagent
chacun une partie de mon corps : au-dessus et en-dessous de la
ceinture. L'un m'embrasse & me caresse la poitrine, l'autre le
sexe & les fesses. Ils sont mécontents du partage ainsi
établi. Ils échangent leurs rôles en me disposant
autrement. Tout tourne. Je leur dis d'arrêter, je râle.
J'essaye de remettre mes vêtements. De retirer leurs mains.
Mais mes gestes sont mous. Ils rient. Ca ne va pas : je n'ai
plus de force. Je suis trop saoule.
Plus tard, ils me déplacent et me déposent sur le sable.
Tout est flou. Le jour commence à se lever. L'un des deux se
tient à l'écart, en hauteur, assis sur un des murs.
Fait-il le guet ? En tout cas, il n'intervient plus. L'autre,
c'est le pot de colle, m'a à moitié dévêtue.
Il me pénètre avec son doigt. Il fait des commentaires :
il s'étonne que je sois encore vierge, me juge "étroite",
parle de mon "hymen". C'est la première fois que j'entends
ce mot. Il me caresse abondamment avec un doigt, puis plusieurs. Il
dit qu'il me "prépare".
Je suis à demi consciente, et je n'arrive pas à comprendre
tout ce qui se passe. Mon corps est sexuellement excité, je
ne contrôle plus rien. C'est la première fois que je
ressens ces choses-là. C'est écurant. Je suis
très gênée : je veux qu'ils s'en aillent
! Je veux qu'on me laisse seule ! Je ne veux pas qu'ils me voient
ainsi ! Je dis non, je veux que ça s'arrête !
Tout de suite !
Tout se passe trop vite. Je n 'arrive pas à me ressaisir. J'ai
un sentiment de gâchis et de dégoût pour ce que
j'éprouve malgré moi. J'ai honte. De mon corps, de cette
excitation non désirée, de mon manque de vivacité
d'esprit dû à l'alcool.
Le pot de colle me retourne. Il bouge mon corps comme s'il s'agissait
d'un pantin et me place à quatre pattes sur le sable. Il se
place derrière moi et tente de me pénétrer sexuellement.
Je ne le laisse pas faire. Il ne fait pas usage de force. De toute
façon, mes gestes sont mous et incohérents.
Ca n'a pas été plus loin. Le jour s'était complétement
levé, et il commençait à y avoir des promeneurs
matinaux sur la plage. Ils m'ont emmené prendre un petit déjeuner
dans le permier bar ouvert. Puis chacun est rentré chez soi. |
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Lundi
suivant : cours de sport
C'est le deuxième
garçon, celui qui était resté à l'écart,
qui est venu me voir pour s'excuser. Il y tenait, et il a insisté
jusqu'à ce que je me souvienne et que je sois en mesure d'accepeter
ses excuses. Est-ce qu'il s'était mis à l'écart
parce qu'il était écuré et trop saoul ?
Je suis tellement étonnée de ce qui vient de me revenir
en mémoire que j'en parle aussitôt avec mes copines dans
les vestiaires. Mais je ne dis pas tout et je me tais très
vite. J'ai trop honte.
Pendant ce temps-là, dans le vestiaire des garçons,
le pot de colle se vente auprès de tous en racontant les faits
à sa façon.
Je ne sais plus quoi en penser. Je voudrais simplement que ça
ne soit pas arrivé. J'oublie. J'efface. |
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Quand
j'ai raconté ces faits pour la première fois, dix ans
plus tard, c'était uniquement pour préciser dans quelles
circonstances j'avais rencontré le pot de colle ; pour
moi, ce n'était pas "grave". C'est seulement à
ce moment-là que j'ai appris que c'était un viol.
Je disais : "mais ils ne sont pas allés jusqu'au
bout !" On m'a expliqué : "une pénétration
sexuelle non consentie, quelle qu'elle soit, même juste avec
le doigt, ça s'appelle un viol."
Je disais : "oui, mais j'étais trop saoule pour pouvoir
me défendre." On m'a rappelé : "vous
n'étiez pas d'accord ? vous l'aviez dit, n'est-ce-pas ?
C'est un viol par surprise. Ils ont abusé de votre vulnérabilité."
Je disais : "mais ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient :
ils étaient saouls !" On a précisé :
"vous savez que ce sont des circonstances aggravantes ?"
Qu'est-ce
qu'un viol ? que dit la loi ? |
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